Et si nous n'obligions pas nos enfants à porter des mitaines ? Utiliser les conséquences naturelles au lieu de forcer nos enfants à porter leurs vêtements.
Pour bien des parents de jeunes enfants, l'une des MEILLEURES choses du printemps et de l'été est la facilité avec laquelle les enfants sont prêts à sortir à l'extérieur. Les chapeaux, les chaussures, et en moins de 10 minutes, nous sommes prêts à quitter la maison.
Pour certains parents, bien avant la première neige de la saison, on se prépare déjà mentalement à tous les préparatifs supplémentaires requis pour se rendre n'importe où.
Outre les épaisseurs de vêtements supplémentaires, l'un des défis auxquels de nombreuses familles sont confrontées à la porte d'entrée est la lutte de pouvoir sur le port des vêtements d'extérieur - vestes, mitaines, tuques, pantalons de beige, etc.
Cette situation est si courante, surtout lorsque les enfants entrent dans la phase que Montessori appelle la "crise d'opposition", qui commence vers 18 mois.
Au cours de cette période, l'autonomie commence à devenir TRÈS importante pour l'enfant, et un enjeu de taille pour parents et éducateurs.
La solution : Les conséquences naturelles
Dans ce type de situations, il peut être utile de se tourner vers les conséquences naturelles pour obtenir la collaboration de l'enfant.
Les conséquences naturelles impliquent de donner la liberté (avec des limites) d'apprendre en expérimentant ce qui risque de se passer en ne portant pas de tuque ou de gants. Dans le cas que nous discutons, c'est l'opportunité d'apprendre à quel point il est désagréable et inconfortable d'avoir les mains froides!
Avec des jeunes enfants, les avertir de ce qui pourrait arriver ne fonctionne habituellement pas. Ils vous entendent, mais c'est par l'expérience qu'ils apprennent le mieux.
Ce principe s'applique à tant d'autres apprentissages éducatifs, sans aucune controverse. Mais pourtant, sur celui-ci...
Vous êtes sérieux ? Je ne veux pas que mon enfant ait des engelures !
Les conséquences naturelles ne signifient pas que nous devons laisser nos enfants porter un maillot de bain mouillé à l'extérieur en hiver.
Il y a toujours des limites, en particulier lorsqu'il fait plus froid. Idéalement, les limites devraient être inversement proportionnelles au risque réel: plus le risque est grave, plus les limites devraient être restreintes et restrictives.
Par exemple, si un enfant ne veut pas porter ses mitaines par ce beau matin, ce n'est pas nécessairement si grave. Nous pouvons fixer une limite adaptée en exigeant qu'il les apporte avec lui, et en lui rappelant qu'il peut les mettre lorsqu'il a froid. Dans presque tous les cas, lorsqu'il fait vraiment froid, l'enfant finit par vouloir les mettre ses mitaines après réflexion.
Je fais souvent quelques vérifications discrètes pendant que nous sommes dehors: "Comment se sentent tes mains ? Je peux t'aider à les mettre, tes mitaines, si tu veux".
Si vous vivez dans une région où les températures sont inférieures à zéro et qu'il s'agit d'une question de sécurité, vous pouvez tout à fait fixer une limite selon laquelle l'enfant DOIT porter tous ses vêtements d'extérieur.
Dans ce cas, si l'enfant ne porte pas ses vêtements d'extérieur, la conséquence est qu'il ne sort pas. On parle alors de conséquence logique - mais on y reviendra dans un prochain article.
BONUS - Les conséquences naturelles aident aussi à enseigner l'autonomie corporelle
Un autre avantage de cette approche est qu'elle donne à votre enfant une autonomie corporelle et qu'il apprend à reconnaître et à suivre les signes que son corps lui envoi.
En hiver, les enfants sont souvent encore très actifs physiquement. En fonction du froid et du nombre de couches de vêtements qu'ils portent, il se peut qu'ils aient chaud, même si vous, l'adulte assis et immobile, avez froid.
Un dernier point à prendre en compte
Vérifiez avec votre enfant si ses vêtements d'extérieur ne lui poseraient pas de problème.
Si votre enfant hésite à porter un vêtement, c'est peut-être parce qu'il est trop petit ou trop grand, qu'il gratte, qu'il est inconfortable, etc. Essayez de comprendre pourquoi il ne veut pas le porter.
Par exemple:
- un habit de neige trop grand ou trop lousse peut rendre les mouvements plus difficiles, et restreindre sa mobilité à bouger et jouer;
- les gros gants de ski ne leur permettent souvent pas d'utiliser pleinement leurs mains et, dans la petite enfance, il est très important pour eux d'explorer avec leurs mains.
Faire preuve d'empathie et aider à résoudre leurs frustrations contribue grandement à établir une relation de confiance et à favoriser la suivie des règles plus importantes!